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BULLETIN EN TOUTE LIBERTÉ VENDREDI 1ER DÉCEMBRE 2006
UN CANDIDAT ET SA POCHETTE SURPRISE
Nous avons pour seul devoir de demeurer vigilants et de rechercher l'intérêt général du pays et de ses libertés.
Il me faut d'abord l'avouer ici à mes lecteurs : j'éprouvai ces jours derniers plus d'intérêt pour la visite de Benoît XVI à Constantinople et sa rencontre avec le patriarche Bartholomée que pour les petitesses de l'agitation politicienne hexagonale.
La candidature à la présidence de la république de M. Sarkozy appelle cependant notre regard. Ne le détournons pas.
Officielle depuis le 29 novemebre, probabale depuis longtemps, elle ne saurait être qualifiée de surprise. À l'inverse, son annonce prématurée, devant les représentants de la presse quotidienne régionale, a quelque chose d'inattendu. Elle prend à contre-pied toutes les manœuvres venant des réseaux chiraquiens. Ceux-ci, depuis des mois tentent d'y faire barrage, appuyés par leurs relais, officines et sous-marins habituels, en distillant leur habituel mot d'ordre pervers "Tout sauf".
Dans la nouvelle situation qu'il vient de créer, l'actuel ministre de l'Intérieur pousse à l'évidence son avantage. Il encourage ainsi son principal soutien officiel M. Fillon à ouvrir la voie à un débat factice opposant, à la sienne, la candidature, finalement complaisante, de Mme Alliot-Marie : les 300 000 titulaires d'une carte de l'UMP ne se donneraient donc pas le ridicule de voter unanimement, comme on le fait encore à la CGT, en faveur d'un candidat unique auquel ira non l'investiture mais le ralliement du parti.
On conserve de la sorte les formes de la tradition gaullienne. Pour celle-ci l'élection de type plébiscitaire instituée en France par le référendum de 1962, ne devrait pas résulter d'une compétition entre des partis mais de la rencontre d'un homme et d'un peuple. Si écornée qu'ait pu être cette théorie constitutionnelle, elle demeure. Certes on pourra remarquer, notamment, combien l'institution du parrainage, de plus en plus renforcé par des années de pratique, de verrouillage, d'extension de 100 à 500 du nombre des parrains, par la publication des signataires, aboutissant à filtrer les agréments par les pressions et consignes des appareils parisiens, des fraternités discrètes et des arrière-cuisines républicaines.
Nous avons dans cette affaire le droit et le devoir d'interroger ses partisans, de scruter ses engagements et de demander notamment des garanties claires et concrètes sur les deux points effectivement positifs de son image : sa dimension sécuritaire et la décrue fiscale.
Nous devons, de toute manière, connaître aussi les points d'ores et déjà négatifs, sur lesquels il faudra lutter. Des concessions majeures ont été faites, ou renouvelées, non seulement auprès des instances idéologiques de la gauche mais également en direction des autres dissolvants de la substance française et de l'identité européenne.
Il faut prendre au sérieux par exemple sa promesse de discrimination positive, recommençant l'expérience américaine, sans tenir compte des conclusions auxquelles sont parvenus nos amis Outre-Atlantique au terme de celle-ci. Un commencement d'exécution a été mis en place avec le Conseil français du culte musulman.
Un tel vieux dossier est sorti cartons administratifs. Il remontait aux ministres socialistes l'ayant précédé place Beauvau : Joxe en rêvait, Sarko l'a fait. Un homme d'action on vous dit.
Le "communautarisme" se révèle à la fois irrecevable pour la tradition juridique française (1) et redoutable pour l'avenir général du pays. Car, faussé par une telle doctrine, le devenir citoyen, promis aux beaux enfants baignés de soleil de nos banlieues, risque d'être à peu près autant "une chance pour la France" que "la femme est l'avenir de l'homme".
Autre danger du programme Sarko : les risettes multipliées faites à l'économie mixte, à tous ses gros profitariats technocratiques, à tous ses petits privilèges syndicaux, à toutes ses ruineuses subventions. Sur ce point une extrême vigilance sera de mise.
Sur la sécurité enfin, on doit se souvenir comment son image s'est trouvée confortée par deux interventions.
En novembre 2005, ses déclarations très fermes à propos des émeutes ethniques lui avaient valu l'approbation de tous les Français normaux et les édiles socialistes locaux n'ont pas été les derniers.
D'autre part, dès 2002, il se signala en redonnant à la police une heureuse rallonge financière de 5,3 milliards d'euros, couvrant des besoins criants, ceci par un programme étalé sur 5 ans. Cette dotation budgétaire exceptionnelle sera terminée en 2007. Ira-t-elle au-delà ? Sera-t-elle renouvelée ? Même des promesses verbales rassureraient une administration vitale pour la cohésion du pays et dont les effectifs recommencent à désespérer (2).
Ajoutons enfin, plus généralement, qu'un citoyen lucide n'a pas besoin des consignes d'un chroniqueur tel que votre serviteur, dont les articles ne sont là que pour donner, en toute liberté, et sincérité, des éléments d'appréciation. L'Insolent ne s'engagera donc, dans la campagne commençante, sous aucune bannière, ni pour ni contre Sarkozy, pas plus qu'il ne désire adhérer à aucun parti (3).
Nous avons pour seul devoir de demeurer vigilants et de rechercher l'intérêt général du pays et de ses libertés..
JG Malliarakis
©L'Insolent(1) Dès le VIIe siècle le roi Dagobert avait aboli le droit dit barbare au terme duquel chaque population au sein du royaume des Francs, pouvait être jugée, selon sa propre loi. À la fin du XVIIe siècle sous Louis XIV on allait jusqu'à proclamer "une foi, une loi, un roi". Sous le règne de Louis XVI s'imposa l'édit de tolérance de 1785 (ceci plus d'un demi-siècle avant l'exemplaire Angleterre discriminant encore au XIXe siècle les juifs, les Irlandais et les catholiques en général) qui réaménageait en faveur des juifs et des protestants le concept d'une loi identique pour tous ; de ce point de vue, l'égalité civile proclamée des 1789 ne fit que renforcer la conception française du droit. À l'inverse le concept de statut personnel, de tribunaux mixtes, etc. caractérise les sociétés coloniales (comme l'Inde britannique ou l'Empire français) ou semi-coloniales (comme la partie de l'Espagne soumise aux Musulmans pendant 800 ans, les Balkans pendant 400 ans sous l'Empire ottoman, comme la Chine ou l'Égypte aux débuts du XXe siècle). Tous ces dispositifs ont pour conséquence universelle d'être antipathiques, et parfois odieux, aux populations indigènes.
(2) Ceci s'est manifesté aux élections syndicales policières de ce mois de novembre.
(3) Et pour cette double raison, il restera évidemment neutre observant le débat opposant éventuellement, jusqu'en janvier, M. Sarkozy à Mme Alliot-Marie. J'avoue par exemple ma perplexité quant au silence, et à l'indifférence, de nos politiciens et des médiats s'agissant des questions de défense nationale et européenne. Que va bien pouvoir dire sur ce point Mme Alliot-Marie ?Revenir à la page d'accueil … Accéder au Courrier précédent … Utiliser le Moteur de recherche … Accéder à nos archives …
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