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BULLETIN EN TOUTE LIBERTÉ MARDI 5 DÉCEMBRE 2006
DU "CHE", DU "CHI" ET DU "CHA"
Le "Che" n'a strictement rien accompli en faveur de la classe ouvrière et le Chi" a beaucoup abaissé le rayonnement de la France...
L'année 2006 aura vu en Amérique latine, une impressionnante et inquiétante poussée de forces de gauche (1). Et la réélection du démagogue ex-parachutiste de 52 ans Ugo Chavez, avec 61 % des voix (2) constitue la consolidation spectaculaire d'une telle tendance.
Ceci confirme les craintes et les réserves que nous exprimions dès 2002 (3), face aux préparatifs de la guerre d'Irak. Le principal danger pour les Etats-Unis ne se focalise pas exclusivement sur le Proche-Orient, il peut se révéler beaucoup plus violent à terme sur le continent sud-américain. Les populations y sont travaillées par un ressentiment montant, teinté d'un zeste d'indianisme, contre les Gringos. Et une partie d'entre elles remonte vers le nord, franchissant la frontière du Rio Grande, et s'établit dans les métropoles étatsuniennes.
Certes, quand nous parlons objectivement de "danger pour l'Amérique" nous ne pouvons ignorer que pour les nostalgiques de Che Guevara, comme pour les supporteurs de la politique extérieure de M. Chirac, il y aurait lieu de se frotter les mains.
Hélas, "les faits sont sacrés, les commentaires sont libres". Et parmi les faits, on doit rappeler que le "Che" n'a strictement rien accompli en faveur de la classe ouvrière, sinon l'interdiction du droit de grève à Cuba en 1961 quand il était le calamiteux ministre de l'industrie de Fidel Castro (4). Et parallèlement, le "Chi" a beaucoup œuvré, quant à lui, pour abaisser le rayonnement international de la France, depuis son accession à la présidence de la république en 1995.
De plus au Venezuela, comme d'ailleurs en Mésopotamie, la question matérielle de fond, le lieu géométrique de la "révolution bolivarienne" ici, comme celui de la propagation de l'islamisme radical "salafiste" en orient, ce ne sont pas les Droits de l'homme, c'est tout simplement le prix actuellement très élevé du pétrole brut.
Chavez est clairement le fils spirituel de Fidel Castro. Et le Dealer Maximo le reconnaît officiellement et publiquement pour tel.
Chavez "redistribue" de façon démagogique, et à terme stérile pour son pays, les flux financiers tirés des redevances des hydrocarbures. Pas plus que Péron en Argentine, qui lui aussi bénéficia, entre 1945 et 1950, d'énormes capacités exportatrices en blé et en viande à une époque où l'Europe se trouvait encore affamée par l'après-guerre, il ne saurait investir dans le développement réel de son pays.
L'amélioration du sort d'un peuple ne résulte jamais des redistributions misérabilistes dont rêvent les "théologiens de la libération", ni de notes de service de quelques bureaucrates blafards. Elle suppose notamment des gains de productivité et de qualité de tous les métiers et de toutes les entreprises. Et ceci suppose autre chose que de la démagogie.
Heureusement, il est vrai, en Amérique latine, il existe aussi des forces et des gouvernements, de droite, mais aussi certains "de gauche", qui l'ont compris et qui résistent au néo-marxisme.
N'en déplaise aux nostalgiques du "Che", aux admirateurs du "Cha" et aux agents de propagande des réseaux du "Chi", c'est cette résistance au néo-marxisme que nous devons soutenir.
JG Malliarakis
©L'Insolent(1) Heureusement, ces forces sont très différentes d'un pays à l'autre : pour un Ortega au Nicaragua et un Morales en Bolivie, qui sont des gauchistes à la Fidel Castro, implantés dans des pays de taille modeste, il existe dans les 3 importants pays ABC (Argentine, Brésil, Chili) des gouvernements plus "sociaux démocrates" et d'autre part les victoires de la droite, courte au Mexique (Calderon) et large en Colombie (Urribe) contrebalancent celles de la gauche et de l'extrême gauche ailleurs.
(2) Un score digne de Ségolène Royal.
(3) cf. L'Insolent du 9 octobre 2002 "M. Bush gagnerait à se préoccuper du marxisme en Amérique latine"
(4) cf. L'Insolent du 9 janvier 2006 [note 5]: "Les travailleurs cubains doivent petit à petit s’habituer à un régime de collectivisme. En aucune manière les travailleurs n’ont le droit de faire grève." (Che Guevara le 26 juin 1961)Revenir à la page d'accueil … Accéder au Courrier précédent … Utiliser le Moteur de recherche … Accéder à nos archives …
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