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BULLETIN EN TOUTE LIBERTÉ    Mardi 19  DÉCEMBRE 2006

L'ÉTAU FISCALISTE CHERCHE À SE RESSERRER

hollande négocianat avec les communistesVillepin et Borloo

Le retour des idées socialistes est hélas préparé par ce qui nous tient lieu de "droite".

À la vue de la première page du Monde (1) cette annonce de M. Hollande "nous reviendrons sur toutes les baisses d'impôts", on se dit d'abord : voilà une promesse crédible. Elle intervient au moment où, certes, le président de la république et son premier ministre désapprouvent leur idole musicale de préférer le canton de Berne à la ville de Paris, mais aussi alors que la grande majorité des Français approuvent et surtout comprennent le départ pour la Suisse de ce sympathique jeune Belge naturalisé Français.

Sur ce point par conséquent, les trois technocrates Hollande, Chirac et Villepin sont donc parfaitement d'accord pour serrer les boulons du fiscalisme. Ils sont également d'accord pour nier et pour réprimer, si elle se manifeste, l'opinion du peuple. Du reste, la sécurité sociale vient encore de mettre au point un nouveau dispositif de faire peur à l'attention de tous les contestataires du monopole.

Certes aussi on peut se demander si les baisses d'impôts à réviser éventuellement, quand M. Hollande, sa compagne et ses camarades reviendraient aux affaires, constitueraient vraiement un important dossier, une fois rappelé leur modestie.

Quand M. Hollande dit "nous" chacun pense en effet, à première vue, à l'hypothèse d'une nouvelle majorité nominalement socialiste, pouvant sortir du scrutin présidentiel d'avril, traditionnellement confirmé dans le système de la Ve république par les élections législatives suivantes prévues en juin.

Et pourtant le socialisme étant l'idée la plus répandue dans la classe politique et chez les technocrates hexagonaux il y a lieu d'observer cette fraction de la majorité actuelle professant non seulement le maintien des valeurs du socialisme, mais même renforçant ses pratiques fiscalistes considérées comme ciment de l'unité française, et même de l'identité nationale (2).

Citons quelques exemples.

M. Borloo préside actuellement le parti radical (3). Cette vieille chose tenait le 16 décembre son Congrès, le 107e depuis 1901. En cette circonstance, il a développé un programme, démagogique certes, peu crédible dans sa bouche, mais qui, "radicalement" socialiste, est de nature à tétaniser encore une fois la droite conformiste, paralysée à l'idée de perdre l'électorat radical supposé "charnière" surreprésenté par 25 parlementaires et 3 ministres. M. Borloo met en avant, notamment, la "réforme du financement des retraites", ce qui veut dire la fiscalisation de leur déficit croissant, et "l'égalité territoriale" ce qui veut dire la compensation des ressources jugées insuffisantes de la moitié des collectivités locales par de nouveaux impôts collectés dans les régions plus dynamiques.

M. Fillon est l'une des "têtes" de l'UMP. Il se trouve intégré au dispositif de la campagne présidentielle de ce parti et de son chef nominal. M. Fillon passe à bon compte pour "réformateur". Il ose dire, en ce moment, possible de réformer les "régimes spéciaux" dont les caisses de retraites sont particulièrement déficitaires. Or, son grand succès fut d'avoir précisément fait passer une loi du 23 juillet 2005, loi uniformisant effectivement, en partie, les régimes de retraites, loi applaudie par la droite qui n'y a rien compris. Car cette loi dispose un renforcement des contentieux réprimant les récalcitrants souhaitant sortir du monopole. En aucun cas sa loi n'ouvre la voie à des alternatives de liberté.

M. Juppé passe dans les milieux chiraquiens pour le "seul homme d'État" dont disposeraient la France en général et la droite en particulier ; il est leur grand espoir pour 2012, et c'est à lui, et à personne d'autre, que les chiraquiens souhaitent préparer la voie. "Homme de l'État", M. Juppé l'a certes prouvé en 1995-1996 avec son fameux plan qui fit passer la totalité du système français de sécurité sociale sous le contrôle de l'État. Ce fut la plus grande nationalisation de l'Histoire.

Une fois rappelé ces quelques exemples, on se dit que, M. Hollande, lorsqu'il parle d'instituer une nouvelle CSG pour "financer les retraites", il ne fait que reprendre les mêmes thèmes actuellement répandus "à droite" par les chiraquiens, les radicaux, et tout ce qui touche au "Socialisme maçonnique".

Il y a donc lieu de s'inquiéter du retour en force des idées socialistes dans les propos du compagnon de Ségolène Royal.

Mais ce retour est hélas préparé parce qui nous tient lieu de "droite". (4)

JG Malliarakis
©L'Insolent

(1) En date du 19 décembre.
(2) Cette énormité fut proférée pour la première fois par Chirac en septembre 1995, dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, à l'occasion du 50e anniversaire des ordonnances créant la sécurité sociale.
(3) C'est-à-dire du parti "valoisien", par opposition au parti radical "de gauche".
(4) Et que je tiens, sans avoir changé d'avis depuis 1998, pour "la droite la plus suicidaire du monde".

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