|
Entre son meeting parisien du 6 février, dans une salle de 4 000 places, et l'annonce de son programme, la campagne de Mme Royal semble clairement virer à gauche, à gauche toute.
On s'interrogera éventuellement sur la sincérité de ce nouvel ancrage. On évitera au besoin de douter de son efficacité. On étudiera peut-être la part de pure concurrence au lendemain de la candidature du provocateur Bové.
Pour nous, la question doit se poser autrement. Que signifie, en France, aujourd'hui, l'idéologie de gauche ? Qu'apporte-t-elle ? Que menace-t-elle ?
Aujourd'hui l'idéologie de gauche signifie le blocage des réformes, mêmes les plus modestes, même les plus urgentes, toutes taxées d'ultralibérales, toutes dénoncées comme destructrices de notre merveilleux édifice hexagonal, alors que bien souvent elles se proposent simplement de sauver, en l'amendant légèremnt, le système social français. Tel était le but de la pauvrette Loi Fillon de 2003, comme celui du lamentable Plan Juppé de 1995.
Aujourd'hui l'idéologie de gauche apporte la promesse d'un supplément de prélèvements obligatoires. Ceci se révèle d'autant plus dangereux que la droite, quand elle revient au pouvoir n'a pas le courage d'abroger au gouvernement ce qu'elle avait dénoncé dans l'opposition : cela est vrai pour des nuisances comme la Loi Gayssot autant que pour la CSG, le CRDS ou l'ISF.
Pire encore : la droite aggrave, dans le but jugé généralement louable de rééquilibrer les comptes dégradés, les prélèvements anciens.
Ainsi pour la seule année 2006, le gouvernement Villepin a augmenté de 0,04 point la part salariale des Assedic, de 0,04 point la part patronale, de 0,3 point la part patronale des cotisations de sécurité sociale et de 0,10 point la part salariale de l'assurance vieillesse : ces 4 petits ruisseaux font une rivière de 0,48 point supplémentaires de prélèvements sur les seules cotisations sociales, et personne ne semble s'en être aperçu.
Aujourd'hui l'idéologie de gauche menace tout simplement la place de la France en Europe, non seulement son rang, mais même sa crédibilité et son identité européennes.
Combattre résolument cette idéologie toujours tributaire du marxisme, devrait constituer la priorité évidente pour tous ceux qui se préoccupent du salut de la Cité : cela n'a rien à voir avec "faire de la politique". C'est même probablement le contraire, et de manière très exacte. Car les politiciens, les partis et leurs officines se préoccupent essentiellement de leurs rivalités internes, de leurs règlements de compte et des ambitions strictement personnelles de leurs chefs de clan.
Il est temps par conséquent, en marge de l'élection présidentielle et des législatives qui suivront, non seulement de battre la gauche sur le terrain politique mais aussi de la combattre sur le terrain de son idéologie retardataire, pénalisante pour le pays.
En Amérique latine, certes, aussi la gauche marque des points : c'est vrai au Venezuela, au Nicaragua, en Bolivie et en Équateur. Voulons voir la France rejoindre la cohorte de ces pays ? S'aligner sur eux ? Désirons-nous vraiment cette tiers-mondisation ?
Ou voulons-nous au contraire voir la France retrouver sa place en Europe ?
JG Malliarakis
©L'Insolent