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Sceau personnel de JG Malliarakis

CHRONIQUE DE L'EUROPE LIBRE

MERCREDI 4 JUIN 2003

LES BARBARES SONT A NOS PORTES

et Rome s’enferme dans les jeux du cirque …

La clôture de la réunion du G8 d’Evian, le 3 juin, est significative à plusieurs égards.

Tout d’abord elle s’est déroulée sans le président des États-Unis. Non seulement cela représente un camouflet pour la diplomatie personnelle de M. Chirac et il serait téméraire de croire que la France ne pâtira pas durablement de cet éloignement vis-à-vis du pays que ses dirigeants désignent eux-mêmes comme leur principal allié. La première conséquence du refroidissement franco-américain sera de plus en plus un isolement et un affaiblissement de l’influence française en Europe, y compris et d’abord dans les relations franco-allemandes.

Bien plus, le G8, comme institution, a perdu beaucoup de sa crédibilité en se culpabilisant lui-même d’être non pas la réunion des pays réputés les plus puissants et les plus performants mais d’être désigné comme simplement les plus riches, méchants riches toujours accusés de ne pas donner assez aux gentils pauvres, méchants riches responsables du Sida en Afrique.

Et puis l’ordre du monde repose sur la capacité militaire et celle-ci semble distribuée de façon moins protocolaire qu’autour de la table d’Evian. Certes les États Membres de l’Union européenne représentent la moitié du G8 mais dès lors que "l’épée est l’axe du monde" (1), l’axe demeure d’abord entre les mains de l’Amérique, ensuite de la Russie, un peu de la Grande-Bretagne. Les choses sérieuses n’étaient pas à Evian sur les rives du Lac Léman mais le 3 juin à Akaba, lieu des exploits de colonel Lawrence, au fond du golfe où se rejoignent les frontières d’Israël, de l’Égypte et de la Jordanie et où se retrouvaient le président américain et les dirigeants israéliens et palestiniens en vue d’un tournant historique.

Les dirigeants européens croient pouvoir parler d’économie, et d’ailleurs ils en parlent mal.

Pendant ce temps, la réorganisation du monde est entreprise sans eux.

Certes, le G8 s’accorde à se rallier à la guerre anti-terrorisme islamique. Mais il serait temps que la France prenne au sérieux l’avertissement nouveau venant de Casablanca. On découvre, comme pendant la guerre de Bosnie, le rôle de Français convertis à l’Islam et pas seulement de misérables déracinés des banlieues encadrés par des grands frères. À la faveur de l’enquête sur l’attentat commis au Maroc, ce Français converti à l’Islam à l’âge de 17 ans annonce bien d’autres découvertes.

Pour l’instant, les convertis sont moins de 100 000 et, fort heureusement, beaucoup sont de paisibles parfois même sympathiques intellectuels, nullement convaincus qu’il faille accélérer la mort de notre civilisation.

Mais c’est dans un courant général, baigné par un renoncement total de l’Europe vis-à-vis de son identité, que se retrouvent ainsi les plus radicaux des cadres de cette guerre menée impitoyablement contre l’ensemble de nos pays et pas seulement comme on veut nous le faire croire contre les seuls très méchants Anglo-Américains.

Comment ne pas sentir la dérision des petits hommes gris d’Evian fac à cette tourmente et à ce défi.

On ne peut pas se féliciter du fait que les Américains attachent de moins en moins d’importance aux Européens et qu’ils préfèrent agir seuls.

Mais la vraie question est plutôt de savoir, avant tout, quelle importance les Européens eux-mêmes attachent à la défense de leur continent et à la sauvegarde de leur civilisation.

Pour l’instant le discours dominant à Paris semble plutôt cantonné, hélas, dans la conservation de ce que l’on présente comme des avantages acquis, réglementations d’un autre âge, assises sur des bases de prospérité chancelantes.

La comparaison des paralysies de nos pays est sans doute très encourageante pour toutes les dérives communautaristes et pour toutes les entreprises de conquête et de destruction.

Les Barbares sont à nos portes et Rome s’enferme dans les jeux du cirque.

JG Malliarakis et Civis Romanus

(1) Pour reprendre une de ces jolies phrases littéraires ciselées par un militaire nommé De Gaulle.

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